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 Chambre n°2

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MessageSujet: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitimeDim 10 Fév - 17:34

Chambre n°2

Johanne & Julian de Rodez



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Julian de Rodez
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MessageSujet: Re: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitimeDim 3 Mar - 22:39
    Je poussai la porte légèrement entrouverte avec l'un de mes pieds, me faufilant entre l'espace la séparant de son cadre pour déposer sur le deuxième lit les bagages de Johanne. Je préférais m'accaparer du premier, celui près de l'entrée histoire de m'assurer que ma soeur ne fugue pas en douce un jour ou l'autre. Ça me permettait ainsi de maximiser les risques qu'elle émette du bruit en me contournant et m'alerte de son éventuel projet. Je réfléchissais donc non pas en tant que personne à part entière mais en tant que frère uniquement. Car personnellement, j'aurais plus apprécié la place que je lui accordais, ou plutôt que je lui imposais, ayant une inclination pour le silence la nuit tombée. Etre un bon frère, nécessite de savoir faire des sacrifices je suppose.
    Une fois la chose décidée, je pris l'initiative d'installer nos affaires dans les tiroirs respectifs de notre commode et armoire. Je me doutais bien que la miss n'allait pas apprécier que je foute ainsi mes mains dans ses effets personnels mais je m'en fichais un peu. J'avais fait ses bagages avec elle, alors je n'y voyais pas de problème, jugeant la pudeur invalide au vu de la circonstance. A moins qu'elle ait ajouté un quelque chose qu'il ne me plaise pas entre temps, chose que je craignais et qui me poussait d'ailleurs à me charger de ça pour elle. A mon grand soulagement, je ne rencontrai rien de tel. Je pus m'occuper, relativement serein, de mes propres effets, mon emménagement niquant approximativement une demi-heure d'un temps qui me semblait depuis peu très précieux.
    J'admets que plus j'y pensais, plus je m'enfonçais dans une sorte de déprime. Mais à chaque fois que je creusais un peu plus ma tombe, là, assied sur mon lit, je repensais à Johanne en train de se coucher sur moi et notre petite chamaille de tout à l'heure. Elle positivait, il fallait peut-être que j'en fasse autant. J'eus un sourire un peu moqueur envers moi-même à ce passage de ma réflexion. Moi, positiver, avec une situation comme celle-ci ? Ahah. Quel humour. J'étais incapable de m’accommoder l'endroit comme elle. Je ne pouvais pas... abandonner, comme ça, et me dire " de toute façon c'est pas si mal ". Je ne regrettais pas le monde dans lequel je vivais - oui car je me sentais un peu hors de lui ici - mais je me disais que il y avait plein de chose que je risquais de rater en restant cloîtrer ici. Et des belles choses, en dépits de devoir inéluctablement passer par des mauvaises. Aussi, Amber, Ange, et tout ça allaient, à coups surs, me manquer un peu plus chaque jour. Dur de l'avouer. Et je ne souhaitais pas qu'ils se fassent du soucis non plus car les connaissant, il était fort probable qu'ils s'alarment le jour même de la date prévue pour mon retour. J'avais l'impression qu'à mon poids s'ajoutait toutes mes ondes négatives et que je m'enfonçais progressivement dans le matelas. Je passai derechef une main dans mes cheveux, baissant la tête en abaissant mes paupières le temps de quelques secondes. Puis une envie soudaine me piqua. Une de celle qui me troue presque la peau. Faire de la musique. Je relevai mes paupières et mes yeux pour qu'ils se posent sur le fauteuil devant moi. Ma guitare me tendait ses cordes. Enfin, c'est une image, vous voyez ce que je veux dire. Je me soulevai du matelas, me sentant déjà plus léger à l'idée de céder à cet espèce de vice. J'attrapai mon étui d'un geste vif et quittai la pièce avec un certain empressement. Jouer, chanter,... il fallait que je me libère l'esprit avant de me mettre en tête des idées bien plus ambitieuses.
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MessageSujet: Re: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitimeDim 24 Mar - 13:57
On était sorti dans une semi précipitation de la cuisine. Je sentais l'énervement de mon frère. Que s'était-il donc encore imaginé ? Elric avait raison : les frères sont tous protecteurs. C'était là le seul fait qui atténuait le sublime de mon frère. Il faudrait qu'il de trouve quelqu'un. Peut être que son esprit protecteur diminuerait un peu pour ma personne...

Nous nous tenions la main dans dire un mot. Je me contentais de l'observer. Il avait l'air de réfléchi, de se raisonner ou de raisonner sur quelque chose. Ça avait l'air musclé. Si c'est par rapport à la cuisine, c'est drôle de voir qu'il peut pour des petits détails autant s'en soucier. J'espère pour lui qu'il pense à autre chose. Lorsque nous entamions l'escalier montant aux chambres, il brisa le silence en attendant mes explications. Je lui souris en lui disant d'attendre qu'on soit 'chez nous'. Ironie du sort, on était pas 'chez nous'. Même malgré nos valises posées sur la moquette, les rideaux mélancoliques, les fenêtres remplies d'ombres et ces lits bien faits. Notre chambre de vacances devrait pourtant se transformer en notre 'chez nous' vu que nous étions condamnés à rester ici. Tant qu'on périssait pas...

Je m'assis sur le bord du lit pour mieux m'affaler dessus après. Je me massai les tempes. Par où commencer ? Je me décidais à lui raconter brièvement ma journée étrangement amusante.

"Je vais commencer par le début. Je suis allée dans la cuisine. Il y avait Léon, une blonde et un mec avec qui j'ai sympathisé après. Je me suis un peu énervée contre Léon. Ce qui explique la vodka par terre. Admire mon don pour me faire des amis ! " Dis je à Julian en rigolant.

Je mis un temps avant de reprendre.

"Après j'ai aidé un mec à trouver sa chambre. Il était gentil. Il s'appelait El-quelque chose. Je sais plus, merde. Et après je suis retournée manger mes céréales comme une grosse, Deidara était là puis tu es arrivé avant que je puisses l'aider à trouve sa chambre. Tu m'as sauvée de mon devoir. Je t'ai jamais autant aimé je. " Finis je en rigolant.

Gros trou de mémoire. Il m'était impossible de me rappeler le nom de l'homme. Pourtant je m'en souvenais avant de venir ici. Quelle boulette je suis ! Je me levais de mon lit et ouvrit mon sac pour prendre un t-shirt large. J'avais besoin de respirer. Mes vêtements m'étouffaient. Une fois mon T-shirt enfilé, je me nouai les cheveux. Mode grosse malpropre activé. Je me plaçai derrière mon frère, passant mes bras autour de sa taille.

" T'inquiète pas, rien de mal ne s'est produit. Même si le blond est assez spécial.. Et toi ? Was passiert ?"

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MessageSujet: Re: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitimeDim 24 Mar - 17:01
(Et j'étais même pas inspirée XD)
J'entrai, impatient pour deux choses. Je voulais qu'elle me raconte à la hâte les mésaventures de sa journée, et je rêvais de m'affaler comme un gros porc dans sa flaque de boue, sur mon lit d'amour. Elle fut la première à réaliser mon souhait le plus profond, s'asseyant sur le sien avant de s'allonger de toute sa longueur Quelle sac à patate celle-là. La suivant du regard, je ne laissais pas percevoir mon léger amusement devant l'image qu'elle me mettait en tête, me préoccupant davantage de ce qu'elle allait dire. Elle m'avoua, alors que je demeurais silencieux et statique, debout face à elle, qu'elle s'était fâchée avec Leon. La nouvelle me surprit un peu, mais l'expression de mon visage resta telle quelle. Les deux s'étaient jusqu'ici bien entendu. Enfin, ils éprouvaient une certaine indifférence mutuelle. Je notai donc qu'il fallait que je choppe Leon. Pas pour l'engueuler, mais pour savoir comment il allait. Je me doutais bien que se faire arroser de vodka par Johanne ne lui avait sans doute pas plu, et qu'il s'était retenu de répliquer par respect pour moi. Je me demandais toutefois ce qu'il avait fait ou dit pour que ma soeur réagisse comme ça. Elle a le sang chaud, mais contrairement à moi, elle arrive à se maitriser, faire abstraction des petits évenements fâcheux mais futiles qu'elle traverse. Il devait y avoir une raison valable. Raison que je mettais de côté dès lors où elle évoqua sa relation avec un mec gentil, "El-quelque chose".

« Original comme prénom », commentai-je en déboutant ma chemise.

Evidemment, c'était perceptible dans ma voix que ça ne me plaisait pas des masses qu'elle raccompagne un inconnu, de sexe masculin qui plus est jusqu'à sa chambre. Qui sait ce qu'il aurait pu lui faire, ou ce qu'il comptait lui faire. Je retirai finalement ma chemise, la lançant sur la chaise à ma droite pour qu'elle atterrise sur le dossier. Johanne poursuivait son rapport.

« Je vois. Ce Deidara ne t'avait rien fait. »

Je glissai mes yeux de la chaise à ma soeur, défaisant la boucle de ma ceinture sans aller plus loin.

« Tu as manqué de bienséance sans motif donc ? » lui dis-je de sorte à ce que ça sonne comme un reproche, soutenant son regard. Dans ma lancée, je coulissai ma ceinture pour la saisir pleinement, la zieutant comme si j'allais la fouetter, dans l'unique but de la faire un peu flipper.

« CANAILLE ! »

Coup de ceinture à deux centimètres de sa hanche. Heureusement pour elle que j'avais fait une bonne analyse de la distance, j'aurais pas aimé me le prendre celui-là. Souriant devant sa gueule d'affolée, un rire concis m'échappa, cassé comme d'habitude. Je jetai ma ceinture près de ma chemise, enlevant maintenant ma montre et autres bijoux -sauf ceux aux oreilles et celui à la langue-. Attirail que j'étalai sur le dessus de la commode, en face de nos lits alors que la demoiselle derrière moi changeait de tenue.

Lorsque j'en eu assez de me foutre de sa tête, je repris, dos à elle et avec plus sérieux :

« Non sérieusement, ne propose pas à quelqu'un de l'aide pour la lui foutre à l'envers. Bien que ce type soit, je te l'accorde, louche sur plusieurs points, il n'en reste pas moins un homme... ou plutôt un humain. Soyons vague là-dessus. Il doit se sentir seul et désamparé. Fais preuve d'un peu de compassion, hum ? »

Sur le point de me tourner vers elle, je sentis la chaleur de ses bras m'enlaçait doucement. Je retins un sourire et mis mes mains sur les siennes, écoutant ce qu'elle avait à me dire.
Rien de mal s'était passé, hein ? Rien que cette phrase toute bête me soulagea d'un poids. Je n'avais aucune preuve, mais je lui faisais confiance, de nouveau. Je pense que notre dispute nous avait tous les deux calmés et remis les choses en place, dans l'ordre des choses.

« Eh bien moi, qu'est ce que j'ai fait... Ah, oui. J'ai voulu me servir de la salle de musique mais une fille s'y trouvait. J'ai tenté de lui faire comprendre que sa présence me dérangeait mais visiblement, elle n'a pas compris. Donc je me suis barré, voyageur solitaire, dans les couloirs et je me suis assied dans un angle pour jouer. Puis là, j'ai rencontré un homme et... » Je repensai à mon interaction avec lui, hésitant à lui en faire part. Finalement, je me decidai à la prevenir seulement de ne pas s'en approcher. « Et voilà. ll était de taille moyenne, genre dans les 1m70, blond aux yeux bleus, la trentaine et hautain dans sa façon de s'adresser aux gens. Si tu le vois, évite-le. »

Je me retournai complétement, m'assurant qu'elle ne prenne pas ma parole à la légère en lui lançant un regard lourd de sens.

« Puis c'est tout. Je crois. »

Sur ce point final, j'embrassai son front, la soulevant dans la volée pour la porter comme le sac de patate auquel elle m'avait fait pensé jusqu'au lit. Prise de catch pour la reposer, l'atterissage manqua volontairement de délicatesse.

« Ne baisse jamais ta garde padawan. Et tu peux remercier le matelas et les coussins là, » constatai-je en lui présentant un beau sourire de vainqueur, roulant ensuite jusqu'à mon propre plumard pour défaire mon pantalon et mes chaussettes, que je poussai vulgairement au sol.

« Ouh, " ça caille ici " »
Reference : Pub de Monsavon. A prononcer avec un accent du sud.

Je dépliai la couette et m'enveloppa à l'intérieur, tirant Joh vers moi pour qu'elle fasse un subsitut de Poukie, mon ancienne peluche. De tous mes nounours, c'était mon doudou officiel. Si Si, fast and furious huuum !

« Et ce El-quelquechose, il a quel âge ? Il est comment ? »

Fallait pas se leurrer, j'allais pas lâcher l'affaire.
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MessageSujet: Re: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitimeDim 31 Mar - 21:11
ARRRRRRRRRK ! Ca, c’est le cri gracieux et féminin que je me retins de pousser quand la ceinture de Julian m’effleura. Et après, c’est moi le manque de bienséance ? GAMIN. Il se dévêtit tranquillement alors que j’étais toujours choquée. Si plus tard on me demande pourquoi je porte pas de ceinture ou pourquoi j’en suis phobique, je leur dirais que j’ai subis un traumatisme puissant suite à un psychopathe. C’était crédible. Surtout quand il s’appelle Julien de Rodez.

Comme à son habitude, il enchaîna sur la leçon de morale. J’étais vache : il avait raison pour le coup. Aimer son prochain, même si celui-ci est japonais blond, bizarre et plus féminin que moi.

« Pardon Julian, mais tu as dis compassion ? J’ai bien entendu ? Serais-tu humain avec des sentiments » le taquinais-je.

Je pense que dans cette situation il aurait agi de même. That saligot… Logée dans le creux de son dos chaud, j’écoutais d’une oreille distraite ses aventures. Je m’imaginais la fille à mon frère. Puis, entendant le portrait-robot qu’il me dressait, non je n’en avais pas croisé de la sorte.

« C’est retenu. » lui dis les yeux dans les yeux.

Le contact humide de ses lèvres sur mon front me donnait toujours la même impression : l’envie que c’était mon frère et qu’il était à moi. Réciproquement, j’étais à lui. L’exemple du sac à patate était l’application même de la théorie. Là, par contre, il m’avait défoncé le dos avec son geste. Toujours dans la douceur cette brute… Ses paroles me firent bien rigoler.

« Pandawan remercie coussins et matelas. Soyez finis. Hé Julian, tu es mon frèèèrreuuu »

J’eus à peine le temps de fermer mes yeux pour me reposer que je fus trimbalée dans le lit d’à côté. Sérieusement… Il faut que je pense à lui faire payer un de ces jours. Il va prendre cher. Alors que je m’étais bien installée, profitant du luxe qu’offrait le dos de Julian, ce dernier revient à l’attaque avec l’autre que j’avais rencontré. Mais on s’en fouuuuuuuuuuuuuut. Je crois bien que j’étais condamnée à lui raconter.

« Euh, attends que je me souvienne. Il devait avoir entre 20 et 30 ans. Un truc du genre. Il était vraiment grand. Pas le genre de mec imposant, mais plutôt mature, adulte. Des cheveux châtains assez courts de souvenir qui encadrent un visage aux traits assez sévère. Il a les yeux bleus si je m’en souviens bien »

Je posai ma tête contre le torse de mon frère réfléchissant encore un peu plus. Autant lui donner le plus d’informations possibles comme son prénom. El- ? Elachar ? El el el paso. Non, Loic, Pierrick ? Eloic ? Elriiiiiiiiiiiiiic. Voilà, c’était ça : Elric !

« Et il s’appelle Elric au fait ! Cela vient de me revenir. Il a été assez gentil avec moi. Il m’a prêté sa veste quand j’allais mourir d’hypothermie. Il s’est assez soucié de toi d’ailleurs. Le mot « grand frère protecteur » a dû revenir une bonne dizaine de fois »

Je me collai encore un plus à lui. J’étais bien là.

« T’en fais pas. Je te l’ai dit rien ne s’est passé. Sois pas si inquiet que ça. L’inquiétude te va pas. Et puis, tu sais il est intelligent et moi aussi. Et faut que t'arrête de t'en faire pour ça. »

J'étais quand même inquiète des idées qu'il pouvait se faire d'une part.


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MessageSujet: Re: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitimeLun 1 Avr - 8:54
C'est vrai, j'étais mal placé pour l'ouvrir moi. Faut croire que ma réputation de beau parleur tient la route. C'est dans mes habitudes que de lui faire la morale alors que je n'en respecte aucune. Un sourire mi-amusé mi-perdant remplaça ces dernières pensées lorsqu'elle me fit comprendre que je n'avais pas mon mot à dire là dedans. Adieu crédibilité. Dommage qu'elle n'ait plus sa langue dans sa poche comme autrefois celle-là. La gamine toute timide qui se cachait dans mon ombre avait gagné en assurance et lumière. Quoi que, pas tout à fait. Il y a pas la lumière à tous les étages dans sa petite tête de rebelle à la langue bien pendue. Mon sourire s'étira, abandonnant toute trace de défaite. Seulement, il ne dura qu'un instant, le temps qu'elle s'accroche autour de moi et qu'elle me rassure sur le bilan de sa journée.

Je lui racontai la mienne juste après, la défiant de s'approcher de l'homme que j'avais plus tôt rencontré dans les couloirs. J'étais vraiment sérieux à son sujet. Je ne voulais pas qu'ils s'échangent ne serait-ce que des bribes de paroles. Dans le meilleur des cas, qu'ils ne se croisent même pas.

Ensuite, on s'exerça au catch pour rejoindre nos lits respectifs. Si j'avais une note à donner à mon plumard, certainement qu'elle serait de loin au-dessus de la moyenne. Le matelas était pire que confortable, et les coussins avaient une bonne contenance. Contrairement aux autres meubles qui peuplaient le château, les draps sentaient le neuve et le propre. On se serait presque cru dans un hôtel grand luxe. Si l'on oublie les circonstances, faut avouer que sans mauvaise foi, ça y ressemble.
Enroulé comme une boule de riz autour d'une algue lors d'une préparation de sushi - payez la comparaison -, je tirai Johanne pour la blottir contre moi. Je remarquai seulement maintenant, en caressant ses cheveux sur toute leur longueur, qu'ils avaient pas mal poussé.

« Et ce El-quelquechose, il a quel âge ? Il est comment ? »

Que j’insiste là-dessus, visiblement, ça l'enchanta pas. Elle posa sa tête sur mon torse, la mine un peu blasée avant de me déballer tout ce dont elle se souvenait sur lui. Je montais un portrait robot au fil de la description qu'elle s'efforçait de me rendre. Dans mon imagination, ça donna un espèce de Monsieur tout le monde. Super utile.

Avec plus de lenteur, je continuais de jouer avec ses mèches de cheveux. Du moins, jusqu'à ce qu'elle me dévoile son nom. Là, je suis arrêté net dans mon geste, fixant l'une de ses pointes sans vraiment m'attarder dessus. Celle-ci fila entre mes doigts, et mon regard, par défaut se perdit nulle part. Elric. Châtain, yeux bleus, mature, traits sévères, grand, la trentaine. Ma main tomba sur mon corps, près de son visage, et je me redressai dans la seconde suivante, un peu trop brusquement peut-être. Ce Elric là ? Dans mon élan, j’agrippai son poignet, l'obligeant de force à se redresser elle aussi. Il s'était aussi soucié de moi ?

« Répète-moi ça ? »

Sans le vouloir, je l'avais tué des yeux et de la voix. J'étais dans un état un peu second, épris entre la surprise, la peur, la colère et l'instinct de protection. Je ne sais pas vraiment pour lequel de nous deux je m'en faisais. Sans doute pour nous deux. Mon étreinte se resserra davantage.

« Ecoute moi bien, il faut que tu t'éloignes de lui, il est dangereux, tu m'entends ? »

Je la secouai comme un jus de fruit, attrapant son deuxième bras tandis que mon coeur heurtait trop fort mon thorax et que l'émotion me piquait les pupilles.
En fait, c'était moi qui était effrayé à l'idée de le rencontrer une deuxième fois. Je rageais parce qu'il arrivait à me mettre dans cet état, même après toutes ces années. Je ne l'avais pas oublié cet enfoiré. Il m'avait mis plus bas que terre. Littéralement.

Je me rendis compte de l'improbabilité qu'il s'agisse du même Elric lorsque je transmis mon tourment à Joh. Je la serrais trop fort, je lui faisais mal, et sans aucun doute, je l'inquiétais méchamment. Elle me dévisageait en grimaçant. Je la lâchai alors, et réalisant que je m'étais conduis comme un pur malade mentale, j'avais dans l'idée de m'excuser. Allez savoir pourquoi, ma bouche s'ouvrit mais aucun mot ne sembla vouloir sortir. Je ne lui avais pas parlé de cette histoire. Personne ne savait pourquoi j'avais quitté mon job de serveur en plein service, hormis Amber, cela s'entend. Et même maintenant, après une presque dizaine d'années, je me sentais toujours pas d'attaque à la raconter à une tierce personne. Puis... quel intérêt, à part ressasser de mauvais souvenirs et donner pitié. Sans façon non merci.

« J'ai... oh et puis merde. » baragouinai-je, passant ensuite une main sur mon visage.

Je me levai du lit, ramassant au sol et choppant dans l’armoire de quoi m'habiller et faire ma soirée.

« Je vais prendre une douche. Repose-toi bien et... oublie ce que je t'ai dit, je me suis emporté, j'aurais pas dû. Impossible que ce soit le même Elric. Et je suis désolé si je t'ai fait mal. » lui signalai-je, la main tenant la porte entrouverte. « Bonne nuit. »
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MessageSujet: Re: Chambre n°2   Chambre n°2 Icon_minitime
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