Tayuya ne m'avait pas attendue pour commencer à partir. Elle était aussi grande que moi une fois debout ce qui ne me rassura pas. Mais sur ses talons elle ne devait pas avoir un bon équilibre ce qui me permettrait d'avoir le dessus ou de pouvoir courir plus vite quoi que avec Johanne sur le dos. Oui, bon elle m'avait dit de ne plus la regarder comme une coupable mais elle me tournait le dos alors... Avant de sortir je regarda une dernière fois mon tabac. Mon regard balaya la pièce une dernière fois et je me rendis compte qu'un autre s'était réveillé.
Le réveil avait l'air plus dur pour lui que pour tous les autres que j'avais vu. Peut être que sa constitution n'était pas aussi solide que la mienne, je souris à cette idée. Mais j'arrêta bien vite quand je vis dans quel état il était, il toussait beaucoup mais il semblait beaucoup plus préoccupé par son frère. Bizarrement il venait de monter dans mon estime celui la. Je reposa Johanne par terre et l'attrapa par les épaules et le força à s'allonger convenablement.

" Ne t’inquiète pas, ton frère et toi allez bien. Il va bientôt se réveiller, repose toi en attendant. Tout ceux présent ici se sont évanoui comme vous deux. Reste tranquille en attendant que tu aille mieux et une fois que vous serez tout les deux réveillés ne sortaient surtout pas dehors où le soleil vous brûlera. Je ne peux pas rester mais si jamais tu as besoin de moi tu n'aura qu'a crier Leon."

Une gentillesse rare venant de moi. Mais le fait qu'il se soit d'abord préoccuper de son frère me persuadais que je pouvais lui faire confiance. Je me releva prêt à repartir quand je me dis que ce mec pourrait me servir a prévenir Julian.

" Un ami à moi va revenir ici, il est pas bavard, les cheveux noirs et les yeux rouges, tu le reconnaîtra facilement. Dis lui que je suis parti au second étage et que sa soeur va bien, si tu te souviens pas montre lui juste le mot de tabac."

Cette fois je réparti pour de bon avec Johanne de retour sur mon dos. Je couru hors de la salle pour retrouver ma guide.

Esprit pragmatique, j'avais profité de la brève balade pour déposer ma guitare dans ma chambre en même temps d'accompagner Kanon à proximité de la sienne, faible chose et perdue qu'elle était. Cette dernière n'avait pas souhaité que je lui tienne compagnie jusqu'au bout, alors j'avais fait demi tour sans insister. Une aide, c'est une aide. Si la personne n'en veut pas, alors elle devient une gêne. Soit... à quoi bon s'obstiner ? De plus, ça m'arrangeait de me "débarrasser" de son cas si tôt. Je devais aller m'occuper d'un autre cas, d'une charge plus exactement. Ma soeur, Johanne.

Je me dépêchai de descendre les deux escaliers, retournant ainsi au rez-de-chaussé. Je trouvai la salle de réception sans problème, faisant simultanément le compte rendu des autres pièces aux alentours. Ok ok. Je visualisais déjà mieux l'endroit et la disposition des chambres. Rez-de-chaussé pour les chambres communes, premier étage pour les chambres d'art et le second pour les dortoirs.
Par contre, coup de frayeur, je ne voyais ni l'ombre de ma soeur, ni celle de Leon. A côté de ça, l'organisation des chambres du château, je m'en foutais un peu beaucoup énormément. Où est-ce qu'ils étaient ces deux crétins ? L'expression de mon visage manifestait certainement ma terrible stupéfaction. Une moitié de surprise, un quart d’inquiétude, un quart de colère.

« Putain ! »

Finalement, comme d'hab, la colère emporta le combat sentimental. Je balayai la salle du regard, comme si je cherchais ces foutus déchets, mais ne trouvai que les deux compagnons de tout à l'heure. Enfin réveillés. Pas trop tôt les gars, pas trop tôt. J'avoue avoir hésité à les laisser en plan, peut-être dans la merde car je ne me souciais absolument pas d'eux là. Mais en ayant un pied en dehors de la salle et l'autre à l'intérieur, je demandai tout de même au plus réactif et à même de me répondre prestement :

« Tout va bien ? »

Effectivement, je n'avais pas vu le petit dessin fait au tabac par mon ami. Je suis quelqu'un de bien trop dans l'émotion pour faire preuve de réflexion. Particulièrement dans ce genre de situation, et celle-là notamment.